Comité de veille sur les tarifs douaniers
Tarifs douaniers : comment transformer le chaos en opportunités
Comme le disait Winston Churchill : il ne faut jamais gaspiller une bonne crise.
Il ne s’agit pas ici de prétendre que la crise actuelle est une bonne nouvelle. Cependant, pourquoi ne pas tirer des leçons du passé, notamment de John F. Kennedy, qui voyait dans une crise bien gérée une opportunité de s’améliorer. Cela m’amène à me demander : « au Canada, pouvons-nous exploiter nos atouts pour transformer cette crise en véritable levier? »
1- Poursuivre notre relation avec le peuple américain
Depuis janvier 2025, les décisions économiques et les annonces qui émanent des États-Unis, particulièrement en ce qui concerne les tarifs douaniers, imposent un rythme soutenu à nos vies et influencent profondément nos échanges commerciaux. Bien que nous les contestions de plusieurs manières, nous devons trouver de nouveaux moyens pour poursuivre nos relations d’affaires avec nos clients et partenaires américains dans ce nouveau contexte de turbulence économique.
Dans le cadre des relations commerciales et des partenariats avec nos clients américains, il est crucial de différencier les décisions politiques prises par l’administration américaine des intentions et des besoins des entreprises américaines.
Lors d’une récente mission économique que nous avons organisée à Plattsburgh dans l’État de New York, nous avons été à même de constater la grande amitié et le désir de nos voisins américains de poursuivre et de renforcer nos relations. Évitons de généraliser la situation et concentrons-nous plutôt sur la collaboration et la compréhension mutuelle. Ainsi, nous trouverons des solutions gagnantes et nous bâtirons des relations commerciales durables.
2- Partenariat avec l’Europe
Grâce à des leaders visionnaires qui avaient à cœur d’ouvrir les marchés au-delà de notre partenariat économique naturel avec les États-Unis, nous nous sommes dotés d’accords commerciaux qui ouvrent des marchés aux entreprises canadiennes et qui font du Canada une porte d’entrée sur les Amériques.
Le projet de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne (UE) fut initié par notre associé Jean Charest en 2002, lorsqu’il était premier ministre du Québec.
L’AECG offre aux entreprises canadiennes un accès préférentiel au marché de l’UE et d’excellentes possibilités de croissance dans cette région.
De plus en plus d’entreprises internationales investissent au Canada, et ce, grâce à nos travailleurs hautement qualifiés, à nos ressources naturelles abondantes et à notre accès préférentiel aux marchés du monde entier.
L’AECG permet également aux entreprises de l’UE qui exercent des activités au Canada de profiter d’un accès préférentiel garanti aux marchés de l’UE et de l’Amérique du Nord. Contrairement aux autres principaux pays des Amériques où l’UE investit, comme les États-Unis, le Mexique et le Brésil, le Canada a conclu des traités d’investissement avec les 27 états membres de l’UE. Il est d’ailleurs le seul à l’avoir fait.
Bien que les tarifs impactent notre économie, les annonces du 2 avril 2025 donnent un avantage concurrentiel aux entreprises sur le territoire canadien qui continuent à bénéficier des termes de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) dont les produits demeurent actuellement exemptés de tarifs.
Alors, ouvrons notre vision sur les marchés alternatifs et soyons une terre d’accueil pour les entreprises internationales qui cherchent à faire la même chose.
3- Ouverture sur le monde
D’autres pays ont soif de partenariat économique.
Les Émirats arabes unis et le Canada entretiennent par exemple une relation de plus en plus soutenue axée notamment sur la prospérité de leur société, le renforcement de la sécurité régionale et mondiale, la contribution au développement économique et social des pays tiers, ainsi que le renforcement du pouvoir des femmes et des filles, et le resserrement des liens interpersonnels.
Plusieurs de nos clients entretiennent également des relations étroites avec des entreprises en Inde, en Chine et dans diverses régions de l’Afrique.
Ces relations parfois plus lointaines méritent une attention particulière de notre part! En cette période de crise, nous devons faire preuve de leadership afin de mettre en lumière ces opportunités pour nos clients et partenaires.
Par son engagement envers la communauté d’affaires québécoise, TCJ organisera des missions économiques en France et aux Émirats arabes unis afin de permettre à ses partenaires de découvrir ou de mieux exploiter ces marchés.
4- Unité canadienne et commerce interprovincial
Rarement, nous entendons parler de patriotisme canadien?! Or, nous voyons actuellement des manifestations, et ce, à travers le pays.
Du discours des différents chefs politiques, qui a changé diamétralement pendant cette campagne électorale, à la passion qu’a soulevée la victoire canadienne à la Coupe des quatre nations organisée par la Ligue nationale de hockey, j’ai le sentiment profond que plusieurs d’entre nous avons redécouvert la fierté d’être Canadiens, sans pour autant renier nos origines et notre lien étroit avec notre langue et notre culture!
Ce patriotisme renouvelé devrait être le tremplin pour l’ouverture de notre commerce interprovincial. Il est temps que nous remettions à l’avant-plan l’avantage canadien et que nous puissions nous consacrer pleinement à l’évolution de nos relations entre provinces.
Comme le dit souvent notre associé Jean Charest, nous remercierons un jour M. Trump pour cette prise de conscience « wake-up call ». Alors, c’est à nous de jouer et de passer à l’action pour saisir les opportunités émanant de cette crise!
J’ai des adolescents à la maison et je leur donne à l’occasion ce petit conseil qui pourrait nous servir par analogie : « Quand notre meilleur ami vit une crise identitaire, on doit être là pour le soutenir et l’aider, mais on peut en profiter pour redécouvrir que notre cercle de connaissances est rempli de relations à consolider et d’occasions de développer des amitiés solides et durables!